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Les crises se préparent en Août et éclatent en Septembre

13/08/2019

Bien souvent les crises se préparent en Août et éclatent en Septembre-Octobre.

La crise de la dette en Amérique Latine démarra en Août 1982. Rétrospectivement il est apparent que Black Monday d'octobre 1987 a trouvé, en partie sa cause dans les hausses de taux dans les mois précédents qui ont crevé la bulle. Les prix du pétrole bondirent quand l'Iraq envahit le Koweit en 1990. La crise de la dette, Asiatique cette fois trouva sa source en Thaïlande en ce même mois d'août. Et la volatilité dee Marchés de l'été 2008 a précédé la faillite de Lehman Brothers  qui a provoqué une crise économique sans précédent depuis celle de 29.

Cette année, si on cherche les signes annonciateurs d'une nouvelle crise, on n'a que l'embarras du choix. Les élections générales en Italie d'où sortirait un gouvernement d'extrême droite risquent de bouleverser les principes même de la zone Euro. Et bien sûr un Brexit dur qui semble de plus en plus probable. Sans parler d'un Donald Trump totalement imprévisible.

Et il y a la Chine, en guerre commerciale avec ce même Trump, qui n'arrive pas à régler les troubles de Hong Kong dont elle ne veut surtout pas qu'ils fassent tâche d'huile. Le dommage créé par la guerre commerciale n'est peut-être pas aussi important que Trump le proclame mais il y a des signes inquiétants que la bulle du crédit chinois pourrait bien éclater.

Le premier signe est la décision de la People's Bank of China de prendre le contrôle de Baoshang Bank. Bien que la Banque Centrale ait réussi à éviter une panique, il y a eu de sérieuses tensions sur le marché interbancaire, du genre de ce qui s'est passé en 2008 quand les banques occidentales ont refusé de se prêter les une aux autres ce qui a précipité la crise.

Ensuite, il y a la situation d'Evergande, l'un des plus importants promoteurs immobiliers de Chine dont la croissance avait été financée par le "shadow banking" (finance parallèle); Mais depuis 2018, sur instruction du Président Xi Jinping le "shadow banking" a été grandement limité. Du coup les promoteurs ont emprunté à l'extérieur en US Dollars.

Du coup une décision de Beijing d'autoriser le yuan à dévaluer significativement, rendra le remboursement des dettes en devises très difficiles. Et quand on a autant de dettes que la Chine, cela devient systémique.

Jean Jacques Chénier









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